Le saphir, pierre de naissance de septembre

Antoine Chapoutot © blissfromparis.com

Le nom «saphir» vient du grec «sappheiros» qui signifie pierre de couleur bleue. Le bleu est omniprésent dans notre environnement, de par la couleur du ciel, mais elle est finalement rare sur terre, d’où notre fascination pour celle-ci. Pourtant, elle n’est devenue populaire qu’à partir du XII et XIIIème siècle, avec l’évolution de l’iconographie de la Sainte Vierge, qui s’habille de bleu sur les peintures, et lorsqu’enfin les teintures des vêtements ont été jugées suffisamment belles et intenses pour être dignes des tenues des nobles et princes. Le bleu est en effet le lien entre le ciel et la terre, symbole de paix, de victoire, de fidélité dans l’engagement en amitié ou en amour, de pouvoir des prêtres et des rois.

 
Saphhires © Sorbet Saphhire

Origine du saphir

Le saphir est une variété de corindon. Il se forme à 50 km de profondeur dans la Terre où l’on trouve des conditions de température et de pression intenses. Il cristallise dans les roches magmatiques, parfois dans les marbres, et est constitué d’oxydes d’aluminium. C’est une pierre extrêmement dure, 9 sur l’échelle de Mohs, soit un niveau en dessous de la dureté maximale appartenant au diamant. Le saphir peut se présenter sous de nombreuses couleurs selon les éléments colorants qu’il contient : fer et titane pour les pierres bleues, fer pour les jaunes et les vertes, vanadium pour les violettes, chrome pour le rose.


Saphhires © GIA

Nous pouvons trouver le saphir en Australie, au Brésil, aux Etats-Unis ou à Madagascar. Les plus importants gisements, et ceux qui renferment les plus belles pierres, sont généralement en Asie : les mines du Cachemire en Inde, du Sri Lanka où l’on produit le saphir cornflower (couleur de bleuet), et de Mogok en Birmanie.

Les saphirs sont souvent traités pour améliorer leur couleur ou leur clarté. Le traitement thermique est courant pour des résultats permanents. Des traitements moins courants tels que la diffusion sur réseau, le remplissage de fractures et la teinture peuvent nécessiter des soins particuliers. Les saphirs teints et remplis de fractures peuvent être endommagés par des acides même légers comme le jus de citron.

Le corindon peut présenter un phénomène appelé astérisme ou effet d’étoile, provenant de la lumière blanche se reflétant dans de nombreuses inclusions minuscules et orientées. Il apparaît généralement sous la forme d’un motif en étoile à six rayons sur la surface incurvée d’une pierre taillée en cabochon. Il existe une autre variété intéressante : le saphir à changement de couleur sous différents éclairages, ce qui ajoute une dimension particulière à la famille déjà étonnante des corindons.

Rosset Gaulejac © blissfromparis.com

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Les saphirs célèbres

Parmi les saphirs célèbres, l’Étoile des Indes (563 carats) est probablement le plus gros saphir étoilé jamais façonné. Après avoir appartenu aux maharadjahs d’Hyderābād, il fait désormais partie de la collection de l’American Museum of Natural History de New York. Le saphir Logan (423 carats), d’un bleu profond, provenant de Birmanie, est la propriété actuelle de la Smithsonian Institution de Washington, cette dernière possédant aussi l’Étoile d’Asie, un saphir étoilé de 330 carats. Les tsars de Russie aimaient aussi s’orner de belles pièces, que renferment aujourd’hui les trésors du Kremlin, dont le Tsar bleu (260 carats) qui appartenait à Vladimir Monomaque (1053-1125), grand-prince de Kiev. On peut citer enfin le saphir Mac Cormick (197 carats), une briolette (type de taille en forme de poire, toute facettée, sans couronne ni culasse) ayant appartenu à l’Américaine Ganna Mac Cormick qui acheta le Théâtre des Champs-Élysées de l’avenue Montaigne, à Paris, pour assouvir sa passion du chant. En France, on peut citer le saphir du talisman de Charlemagne, roi des Francs, qui arbore en son centre un magnifique saphir bleu, entouré de pierres fines et de perles, le tout serti dans de l’or. Il est conservé au palais du Tau à Reims. Le « Grand Saphir » de 135,8 carats de Louis XIV possède seulement 6 faces et est connu pour sa forme de losange. Louis XIV l’acquiert en 1669, soit très peu de temps après son grand diamant bleu et il devient la troisième gemme des Joyaux de la Couronne de France. Il est confié au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) en 1796 où il se trouve toujours.

Boucheron © blissfromparis.com

Le saphir est une pierre toujours autant prisée aujourd’hui, parant encore les joyaux des couronnes et des grandes fortunes, mais aussi les bijoux des créateurs qui l’utilisent pour ces priorités physiques, comme sa dureté et la variété de ses couleurs, pour des camaïeux attrayants et tendances. Moins cher que le diamant, le rubis et l’émeraude, on le choisit en fonction de sa pureté, de son éclat et de sa couleur, et on le porte pour sa symbolique forte. En bague de fiançailles ou en pendentif précieux, en bijou sage ou design, il restera une valeur forte en joaillerie.