Pendant la semaine de la Haute Couture automne-hiver qui s’est déroulée du 3-6 juillet 2023 à Paris, la maison Boucheron a dévoilé la nouvelle collection de la haute joaillerie carte blanche 2023 « More is More ». Place à la joie avec la haute joaillerie libre et doté d’une touche de folie.
Boules, cubes. Mix effrontés, sourires XXL, vie en technicolor, les souvenirs affleurent et se mêlent tandis que se dessinent les contours d’une nouvelle Haute Joaillerie qui puise son influence et son énergie dans le Pop Art, la rébellion douce des artistes du mouvement Memphis, l’illusion de perspectives qui s’affranchissent des règles, transforment la réalité d’un monde qui réécrit la joie.
Un nœud de cheveux gigantesque qui défie les lois de la gravité ? Des colliers démesurés qui épousent tout le buste ? Avec de nouveaux matériaux, l’innovation technique d’un studio dédié à la créativité, la recherche de la forme parfaite, du serti le plus rigoureux, tout est possible. Surtout lorsqu’il s’agit de glorifier l’enthousiasme, la joie et puis l’émotion. Véritables joyaux de technicité, d’expérimentations, d’usinage, de colorisation, d’assemblage des matières, des pierres, des volumes et des couleurs, les pièces exceptionnelles de “More is More” sont une ode à l’audace autant qu’à la Haute Joaillerie. Parce qu’en repoussant ses frontières dans le plus grand respect de ses valeurs, en requestionnant le précieux, ses exigences et ses possibilités, ces créations nous emportent loin. Là où l’innocence accueille le beau sans contraintes, où l’enchantement demeure, où le sophistiqué semble facile et le monde résolument exaltant. Regardons de plus près quelques pièces de cette collection qui ont attiré mon regard.
TIE THE KNOT
Un gigantesque nœud dans les cheveux, rouge d’un côté, rayé noir et blanc en gros grain – code iconique de la Maison – de l’autre. Souple comme du tissu, léger comme un dessin de BD qui surgirait dans le réel. Tie the Knot magnifie la Haute Joaillerie, déployant ses 29 cm de pure poésie en un trompe-l’œil flottant malicieusement au coin du visage sur 94 petits grammes. Une prouesse qui fait oublier sa complexité, un fantasme devenu réalité. Pour le rouge du nœud, le bio acétate, matériau chouchou des fabricants de montures de lunettes, offre l’impesanteur et la possibilité de cette teinte au plus proche du coloris pop du soda iconique. Fabriquée à partir de pâte de bois et de fibres de coton, il allie légèreté et durabilité grâce à des méthodes de fabrication respectueuses de l’environnement. Inédit en Haute Joaillerie, le magnésium achève la prouesse technique sur l’envers. 30% plus léger que l’aluminium, d’une densité 10 fois plus légère que l’or, ce nouveau matériau demande aux artisans agilité et dépassement. Façonnées puis teintées en noir grâce à un traitement de cataphorèse, les bandes délicates accueillent les multiples lignes de diamants de ce nœud fantasmé. Un défi pour une matière sur laquelle il est impossible de ressouder une griffe qui cèderait lors du sertissage. Les 200 pièces nécessaires à la réalisation du joyeux joyau sont chacune ouvragées, puis assemblées les unes aux autres, assurant à la pièce résistance et flexibilité aérienne. Les bordures sont quant à elles teintées de ce noir qui mime comme un contour au feutre, des reliefs qui trompent l’œil.
JUST AN ILLUSION
Un collier maillon prodigieux, qui épouse tout le buste, comme un élément de BD venu se superposer au réel, imposer son esthétique mutine et gouachée sur une pièce légère, plate, en véritable trompe-l’œil. Orange et bleu, les couleurs opposées cohabitent et dialoguent sur ce néo-collier surdimensionné, extravagant et espiègle, qui repousse la palette du beau comme les échelles. La base de titane accueille un traitement coloriel bleu, blanc et noir en hyceram pour alléger la pièce. Afin de gommer toute séparation entre les couleurs, celles-ci ont été déposées au laser. Sur la base de titane a ainsi été apposé le bleu pour y injecter ensuite l’hyceram noire puis blanche. Résultat ? Un incroyable effet “sans couture” sur d’immenses maillons mimant le bombé, rayés sur l’envers, comme autant de chaînons délicats subitement amplifiés. Les maillons orange sont pavés de grenats mandarins, sertis de diamants ronds et soulignés d’un mince filet de laque noire surplombant une rangée de gigantesque illusion de diamants baguettes façonnés en cristal de roche taillé sur cette œuvre, plus vraie que nature.
ONCE IN A BLUE MOON
D’un côté, Le collier Point d’Interrogation né en 1879, révolution sans fermoir, est le symbole d’une libération. De l’autre Le flacon bague iconique et son cabochon bleu saphir, sont l’expression du dialogue entre fragrance et Haute Joaillerie. Riche d’un héritage exceptionnel, la Maison continue d’écrire de nouveaux chapitres de l’Histoire de ses icones. De cet épisode dont technique et précieux, joie et audace tissent la trame, deux des pièces les plus légendaires prouvent que leur narration ne cessera jamais d’épouser chaque époque. Le studio de la maison Boucheron a recréé l’effet de l’extra-volume d’un mythique collier Point d’Interrogation des archives, dont surgit une fleur emblématique. Pour le collier, un modèle d’une grande rareté, c’est une tanzanite taille coussin de 5,28 carats dialogue avec des diamants et de l’or blanc qui ont été utilisés/privilégiés …. Afin de réinterpréter l’iconique collier Point d’Interrogation des archives en illusion d’optique, la laque a été employée pour donner cet effet de volume, retranscrit également par les motifs et les couleurs bleu, noir et blanc délicatement déposés sur la matière. La bague Parfum déploie une incroyable tanzanite très allongée au bombé parfait. Ses 33,15 carats forment ce cabochon unique, qui surplombe un anneau de diamants, cristal de roche et or blanc.
PUISSANCE QUATRE
Des manchettes Quatre pop XXL, qui font rayonner les icônes et les codes joailliers emblématiques de la Maison, Gros-grain, Clou de Paris, ligne de diamants et Double Godron. Sur les poignets, l’héritage et l’audace cohabitent de la plus évidente des façons. L’icône de la Maison chante une ode à la joie, portée par des performances techniques dont on ne voit que l’intrépide liberté. 8 fois plus léger, l’aluminium vient remplacer l’or sur un premier anneau en Gros-grain laqué à la main en noir et blanc, tout comme l’intérieur du bijou. Sur un second rang, 134 diamants sertis dans l’aluminium. Une prouesse d’habileté qui a requis la fabrication de chaque pièce en triple exemplaire, toute griffe cassée nécessitant de reprendre la conception de zéro. Ce qui fait du serti sur aluminium une technique rarement utilisée. Un troisième rang en résine rouge, bleue ou verte, en lieu et place du motif Clou de Paris. Une dernière ligne double godron en résine et aluminium pour deux des manchettes, en aluminium et diamants pour la dernière, ainsi parée de 200 diamants au total.
