Du 1er avril au 20 juillet 2025, le Petit Palais dévoile une exposition aussi rare que précieuse : « Dessins de bijoux. Les secrets de la création ». Bien plus qu’un simple hommage à la beauté, cette exposition révèle les coulisses du processus créatif qui se cache derrière certains des plus beaux bijoux de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.
Constituée autour d’une collection exceptionnelle de 5 500 dessins, conservée à l’abri des regards dans les réserves du musée depuis les années 1990, cette exposition nous plonge dans l’univers intime des créateurs. On y découvre des œuvres signées Cartier, Boucheron, Lalique, Vever, ou encore Rouvenat, mais aussi des dessins de grands noms comme Pierre-Georges Deraisme ou Charles Jacqueau, qui témoignent de l’évolution des styles, de l’Art nouveau à l’Art déco.
Le parcours se déploie en quatre sections thématiques. Il débute avec les sources d’inspiration des joailliers : la nature, les arts décoratifs et les formes issues de différentes cultures. Carnets, planches de motifs et ouvrages illustrés plongent le visiteur dans une créativité foisonnante. Ensuite, l’exposition explore le processus de création : de l’esquisse intuitive au dessin gouaché final, exécuté à l’échelle 1:1. Une vidéo réalisée à la Haute École de Joaillerie de Paris met en lumière le savoir-faire délicat et précis des artistes gouacheurs.


La troisième partie donne vie aux dessins grâce à une sélection de bijoux exceptionnels présentés aux côtés de leur esquisse originale. Ce dialogue entre le papier et la matière révèle toute la complexité du travail collaboratif entre dessinateurs, joailliers, sertisseurs ou émailleurs. Parmi les pièces phares, citons le somptueux collier « Fuchsias » (vers 1905) de Georges Fouquet, réalisé d’après un dessin de Charles Desrosiers, et deux trésors du Cartier Collection : la broche Drapery (commande de 1922) et le bracelet rigide Chimère (1928), puissants symboles de l’élégance Art déco.

Enfin, l’exposition se prolonge dans les collections permanentes du musée, où le visiteur peut admirer des pièces rarement exposées. Trois chefs-d’œuvre retiennent particulièrement l’attention : le bracelet en or, turquoise et diamants de Lucien Falize (entre 1880 et 1897), un collier attribué au même artiste, rehaussé d’émail et de perles, et l’envoûtant pendentif « Anémone des bois » (vers 1900) de René Lalique, en or, émail, diamants et pâte de verre.

Entre rêve et savoir-faire, cette exposition est une invitation à découvrir l’âme même de la joaillerie. Une expérience inoubliable pour les passionnés de bijoux, les amateurs d’art ou tout simplement les amoureux du beau.